En 2013, une petite startup de San Francisco osait rêver d’un futur où les voitures se conduiraient seules. Dix ans plus tard, l’arrêt brutal du financement de Cruise par General Motors marque un tournant décisif dans l’histoire des véhicules autonomes. Retour sur une ascension fulgurante et une chute qui questionne tout un secteur.
Les débuts modestes d’une révolution annoncée
Lorsque Kyle Vogt et Dan Kan fondent Cruise Automation en 2013, le paysage de la conduite autonome ressemble à un Far West technologique. La startup commence par développer des kits de conversion pour voitures classiques, avant de pivoter vers un objectif plus ambitieux : créer le cerveau logiciel des véhicules autonomes.
2016 : l’année du basculement
Mars 2016 marque un tournant historique : GM acquiert Cruise pour un milliard de dollars. Cette transaction déclenche une véritable ruée vers l’or dans le secteur. À l’époque, Waymo n’existe pas encore sous ce nom, et les futurs géants comme Aurora ou Argo AI ne sont que des projets dans l’esprit de leurs fondateurs.
Les signes avant-coureurs ignorés
Entre 2016 et 2023, Cruise brûle des milliards en développement tout en promettant une révolution imminente. Mais derrière les annonces triomphales, des signaux d’alarme clignotent : incidents techniques, retards répétés, questionnements sur la viabilité économique du modèle.
Les leçons d’une disruption inachevée
L’histoire de Cruise nous enseigne trois vérités essentielles sur l’innovation de rupture :
- La vision technologique ne suffit pas : il faut un modèle économique viable
- L’excès d’optimisme peut masquer des obstacles fondamentaux
- La course aux financements ne remplace pas la construction méthodique d’une solution fiable

Quel avenir pour la conduite autonome ?
Le retrait de GM ne signe pas la fin des véhicules autonomes, mais impose une réévaluation réaliste des ambitions. Les acteurs qui survivront seront ceux qui sauront combiner innovation technologique et pragmatisme économique.
Cette histoire nous rappelle que les plus grandes innovations naissent souvent d’une succession d’échecs constructifs. La question n’est plus de savoir si les voitures autonomes arriveront, mais comment et à quel rythme cette transition s’opérera.
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