La nouvelle a fait l’effet d’une onde de choc dans la Silicon Valley. Pat Gelsinger, PDG d’Intel depuis près de 4 ans, quitte ses fonctions avec effet immédiat. Un départ brutal qui marque la fin de 40 années de carrière au sein du géant des processeurs.
Une transition sous haute tension
C’est une page qui se tourne pour Intel. Le conseil d’administration a nommé deux dirigeants par intérim : David Zinsner, le directeur financier, et Michelle Johnston Holthaus, PDG d’Intel Products. Une solution temporaire pendant que le comité de recherche s’attelle à trouver le prochain leader.

Les signes avant-coureurs d’une crise profonde
Pour les observateurs avertis, ce départ n’est pas une totale surprise. Intel traverse une période difficile, marquée par :
- Une perte de parts de marché face à AMD sur les processeurs pour centres de données
- Un retard considérable dans la course à l’IA, dominée par Nvidia
- Une chute de 6% du chiffre d’affaires sur un an, à 13,3 milliards de dollars
L’héritage Gelsinger : entre ambition et réalité
Sous sa direction, Intel a lancé un ambitieux plan de modernisation de ses capacités de production, avec des investissements massifs dans de nouvelles usines. Frank Yeary, président du conseil d’administration, salue d’ailleurs ‘son engagement sans faille pour l’innovation’.

Au-delà de l’entreprise : un enjeu de sécurité nationale
La dimension géopolitique de cette crise est cruciale. Intel représente l’un des derniers fabricants occidentaux à maîtriser à la fois la conception et la production de semi-conducteurs. Dans un contexte de tensions avec la Chine et de dépendance vis-à-vis de Taiwan, la santé d’Intel est devenue un enjeu de sécurité nationale pour les États-Unis.
Le futur PDG devra relever plusieurs défis majeurs :
- Rattraper le retard technologique face aux concurrents
- Réussir la transformation du modèle économique
- Repositionner Intel dans l’ère de l’IA
Une leçon pour l’industrie
Cette transition forcée illustre une réalité implacable : même les géants historiques doivent se réinventer ou risquer de perdre leur leadership. Pour Intel, c’est désormais une course contre la montre qui s’engage.
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